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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/97

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c’est-à-dire du côté de la vallée, de la Cordillère et du soleil levant, regardent obstinément la muraille ornée de cactus, qui leur intercepte à la fois l’espace, l’air et la lumière. Je n’ai jamais pu m’expliquer ce genre de construction adopté par tous les maçons autochtones, à moins qu’il ne faille l’attribuer à cette horreur de la civilisation et à ce besoin d’en détourner les yeux, qui caractérisent la plupart des races primitives.

La préférence que j’avais cru devoir accorder à Umaro sur tous les villages voisins — préférence dont les voyageurs ou les touristes qui ont visité Aréquipa et sa vallée pourraient à bon droit s’étonner, si je ne me hâtais d’en donner la raison — cette préférence tenait uniquement à ce que ces derniers, placés dans une situation riante, entourée d’eaux vives, d’arbres et de fleurs, jouissent du privilége d’attirer pendant la saison des bains, c’est-à-dire de novembre à janvier, la bonne et la mauvaise société d’Aréquipa, tandis que le village d’Umaro, privé de ces agréables ressources et n’ayant à offrir aux citadins en villégiature que les cactus de sa muraille et les pierres de son torrent, est, de leur part, l’objet d’une profonde indifférence et même d’un abandon complet. Or, c’est précisément sur cette indifférence et sur cet abandon que j’avais compté. Dans les villages à la mode, tels que Sabandia, Tingo, Jésus, Sachaca, los Perales, où les baigneurs