Aller au contenu

Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce château ou ce domaine, selon qu’on voudra le nommer, était un parallélogramme en terre, couvert de chaume, et se composait d’une seule pièce d’à peu près quinze mètres de long sur huit mètres de large, divisée en deux parties par une cloison en toile blanchie à la chaux ; une banne tendue à l’aide de cordes et de clous, et constellée par la dent des surmulots, servait de plafond au double appartement éclairé par le jour de la porte et les rayons du soleil qui, glissant à travers le chaume et les trous de la toile, venaient dessiner sur le sol des arabesques lumineuses dont le déplacement indiquait l’heure diurne avec l’exactitude d’un gnomon. Devant la façade de la maison, tournée comme celle des demeures voisines du côté de la muraille aux cactus qui bornait l’horizon, s’étendait une varanda, espèce de cage oblongue, treillisée en roseau, couverte en paille et reposant sur un terre-plein auquel on parvenait du dehors par un escalier de trois marches. Cette varanda, où l’air et la lumière circulaient librement, pouvait, selon les goûts de l’habitant, servir de salle à manger, de salon de conversation ou de cabinet de travail : en attendant, elle servait d’asile aux hirondelles et aux chauves-souris. Telle était, en y rattachant un poulailler et un parc à mules, situés, l’un à la droite, l’autre à la gauche de l’édifice, l’exacte configuration de ce dernier. Quant au mobilier locatif, il se composait d’une