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XVI
INTRODUCTION.

Enfin, dans un dernier chapitre, il sera question des cas plus complexes où des actes de différentes natures se passent en même temps dans des lieux différents. Exemples : l’articulation des sons ; les mouvements des ailes des oiseaux et les réactions pendant le vol ; les changements de température liés à l’action musculaire, etc.

La méthode des inscriptions successives se prête à des recherches de différentes natures. Parfois elle n’est qu’une simplification de l’appareil instrumental et permet, au moyen d’un seul instrument employé dans une série d’expériences successives, de résoudre les problèmes que l’inscription simultanée résout d’un seul coup. Mais d’autres fois les inscriptions successives fournissent des résultats que n’atteindrait nulle autre méthode. Ainsi, quand une variation d’une durée très-courte se reproduit périodiquement, et quand les appareils qui devraient la traduire n’ont pas assez de mobilité pour en suivre fidèlement toutes les phases, on décompose cette variation en une série de parties correspondant à des instants successifs et l’on inscrit les unes après les autres chacune de ces parties.

L’origine de cette méthode semble remonter aux belles expériences de Plateau sur la Stroboscopie. Quand un objet animé de mouvements périodiques très-rapides ne fournit à nos yeux que des images confuses, on donne à cet objet l’apparence de l’immobilité en ne le rendant visible qu’à des instants toujours les mêmes de sa révolution périodique. D’autres fois, on rend son mouvement apparent beaucoup plus lent. Soit une vibration d’un diapason qu’il faille rendre cent fois ou mille fois plus lente, on dispose l’expérience de façon que la branche du diapason ne soit visible que pendant des instants très-courts, séparés les uns des autres par des intervalles dont