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LE MARI PASSEPORT

notise, joue son rôle dans le mysticisme qui naît en moi.

J’apprends mille choses. D’abord que tout est dans le Coran, y compris les meilleurs procédés de gouvernement. C’est en vérité une encyclopédie, un code, une loi administrative, politique et militaire. Voilà qui explique la similitude judiciaire, morale et politique de tous les pays musulmans sous tous les ciels.

Les principes juridiques et les lois qui en découlent, en effet, sont immuables. Le Prophète a établi ce que nul parlement, nulle monarchie, nul représentant des pouvoirs publics ne sauraient ensuite modifier. L’Islam entre dans le détail de la vie quotidienne avec une telle rigueur, que personne ne peut se libérer de ses prescriptions qui deviennent à la longue des réflexes.

L’Islam est une religion de soumission à laquelle nul ne songe à se soustraire. Son empreinte semble inaltérable, quoique l’on puisse observer quelques modifications dans les détails apportés par la civilisation occidentale dans ces pays. Ainsi au contraire de ce que l’on pourrait penser, le voile pour les femmes n’est pas une institution du Coran. Aïcha, épouse favorite de Mohamed, et sa fille Fatima prenaient part à des discussions avec les hommes ou même les suivaient à la guerre, le visage découvert. Le Coran dit simplement : « Les femmes doivent être modestes et couvrir certaines parties de leur corps (parmi lesquelles n’est pas mentionné le visage) et ne rien faire qui puisse attirer l’attention des hommes. » Ce n’est qu’après la mort du Prophète que la coutume de se voiler devint, pour les femmes, une obligation. Depuis quelques années, l’influence croissante de l’Occident a amené dans plusieurs pays de l’Islam, en Turquie par