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LE MARI PASSEPORT

début, recours à des sortes d’espions dans le genre des sycophantes de l’histoire grecque, et le célèbre explorateur Palgrave raconte dans son voyage au centre de l’Arabie (vers 1860) qu’il a eu affaire à ce genre d’espions qu’il appelle « zélateurs ».

Aujourd’hui ces « zélateurs » sont représentés par la commission de la Vertu, composée de fonctionnaires chargés de relever toute infraction à la loi religieuse et déférant directement au cadi tout délinquant.

Deux Européennes étant sorties bras nus dans les souks de Djeddah furent arrêtées et menées à la police, mais, leurs maris étant diplomates, elles furent relâchées.

Le consul décide d’être prudent et de renoncer à trop de promenades.

Le lendemain, à l’heure du petit déjeuner, j’apprends que mon jugement est publié dans le journal de la Mecque. En voici la traduction en français :

« JUGEMENT RENDU DANS L’AFFAIRE SOLEIMAN DIKMARI :

« Oum Elquora du 7 Rabbia 1352.

« Le cadi du tribunal de première instance à Djeddah vient de rendre son jugement dans l’affaire des héritiers de Soleiman Dikmari contre Zeînab bent Maksime. Ce jugement a été soumis aux fins d’appel au cadi des cadis qui l’a confirmé.

« Le procès de l’inculpée s’est déroulé à Djeddah, à la date du 23 Safar. L’instruction, la comparution des témoins et les formalités judiciaires ont nécessité plusieurs audiences. Le jugement du cadi a été enregistré sur un long document qui aurait rempli plusieurs feuillets de ce journal. Nous nous contentons de reproduire l’extrait du paragraphe comportant la décision.