Et je m’informe enfin sur ma propre aventure.
Il y a, au consulat, des tas de journaux concernant mon affaire. Quelle n’est pas ma surprise en lisant les périodiques syriens et égyptiens qui abondent en hypothèses pleines de fantaisie ! La presse française, anglaise, italienne, allemande, américaine et même celle d’Esthonie a annoncé ma mort…
Pour les uns, ce fut la pendaison, pour d’autres, la lapidation classique.
L’Orient, journal de Beyrouth (qui, par la suite, fut le seul à ne pas rétracter ses calomnies et que je ne pus poursuivre, le gouvernement français me retenant à Paris et les délais de poursuite contre la presse étant de trois mois) retient pourtant mon attention, car il semble donner la meilleure explication de cette aventure inexplicable résumée en ces quelques lignes :
Il semble que les faits pourraient être vraisemblablement établis comme suit :
« Le méhariste aurait été tué par la police wahabite pour faire retomber la responsabilité de ce crime sur l’audacieuse espionne étrangère et s’en débarrasser ensuite légalement. »
Le lendemain, le soir venu, lorsque je propose la promenade qui m’avait fait tant de bien la veille, un membre du consulat raconte qu’il avait entendu dire en ville que le président de la commission de la Vertu avait donné l’ordre à deux zélateurs de se tenir en faction devant la porte du consulat pour cingler la figure de Zeînab de leur « hassa » (cravache) si elle tentait de sortir dévoilée.
Pour veiller à l’observation de toutes les règles religieuses, les chefs du wahabisme ont eu, dès le