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CONCLUSION

syrien qu’elle parcourt continuellement, achetant des chevaux, prêtant de l’argent.

« Pour faciliter ses déplacements, elle obtint dernièrement le brevet de pilotage aérien, mais le Gouvernement ne lui accorda pas l’autorisation d’avoir un avion particulier. »

Voilà le genre d’articles, avec bien d’autres, fort calomnieux, que la presse a répandus sur moi. Personnellement, je considère n’avoir rien à me reprocher et avoir simplement voulu réaliser une exploration qui, avec des compatriotes plus libéraux, ne m’eût suscité aucune difficulté.

J’aurais effectué la traversée d’un pays qu’aucun Européen n’a encore foulé ; sans les odieuses machinations dont j’ai été victime, l’aventure aurait parfaitement réussi, j’aurais divorcé de Soleiman à mon retour, et peu de gens auraient connu ce mariage de circonstance. Mais ces esprits bourgeois et mesquins, qui me haïssaient, n’ont pu croire que l’amour de la fantaisie et de l’imprévu pût me faire risquer ma vie, contracter un mariage fictif, etc., routine française incorrigible.

Dès mon séjour au consulat, j’essayai de me faire une opinion précise sur la manière dont les choses s’étaient passées et sur les influences inconnues qui avaient pu jouer, dans cette aventure qui avait failli me coûter la vie.

Je dégageai du fatras de nouvelles sensationnelles, calomnieuses et fausses qu’avait publiées la presse la seule explication vraisemblable du mystère de la mort de Soleiman et, par ces faits mêmes, de l’échec de mon entreprise.

Voici, en quelques mots, l’hypothèse à laquelle je me suis définitivement ralliée :