Aller au contenu

Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

covites, il s’était attiré la haine de ses sujets. Lorsqu’il eut épousé une Polonaise catholique, cette haine n’eut plus de bornes, et sa perte fut décidée.

Le 27 mai 1606, à six heures du matin, éclata une révolution terrible fomentée par le kniaz Chouiski ; les soldats étrangers, de garde au Kremlin, furent massacrés ; les Polonais qui se trouvaient à Moscou, pour assister aux fêtes du mariage de l’Empereur, mis à mort[1] ou faits prisonniers, et Chouiski proclamé czar.

De Thou, rapportant les détails de cette sanglante journée, dit : « Margeret était malade, ainsi qu’il me l’a lui-même raconté, et bien lui en prit[2]. »

Échappé comme par miracle à la mort, Margeret continua à résider à Moscou jusqu’au mois d’août, et le 16 septembre il s’embarqua à Archangel, pour la France, après en avoir obtenu, non sans peine, l’autorisation, le nouveau czar ayant désiré l’attacher à sa personne.

Arrivé à Paris, il se fit présenter au roi, qui le reçut avec bonté et l’engagea à écrire la relation de son séjour en Russie.

De Paris, il se rendit en Bourgogne,

  1. Margeret porte le nombre des Polonais massacrés à mille sept cent cinq.
  2. Thuan. Hist., lib. cxxxv.