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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/12

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soulèvent ; le sang coule dans les rues de Moscou ; sept mille soldats polonais enfermés dans Kitaï Gorod[1] vont être massacrés, lorsque Margeret, avec une seule compagnie de cent mousquetaires, repousse les Russes, et, relevant le courage de ses compagnons d’armes, force Pojarski à abandonner la ville. Les Polonais durent à ce succès de se maintenir une année encore à Moscou.

En récompense de cette brillante conduite, il fut rappelé à la cour de Pologne avec le titre de conseiller du roi ; mais, renonçant bientôt aux loisirs d’une vie tranquille, Margeret se rendit, en 1612, à Hambourg, d’où il adressa une lettre aux boyards pour demander à rentrer dans l’armée russe : cette proposition ne fut pas agréée. En effet, sa dernière campagne dans l’armée de Sigismond n’était pas propre à inspirer de la confiance à Démétrius Pojarski : ce prince ne pouvait avoir oublié la journée du 19 mars 1611, et les instances de Margeret, plusieurs fois renouvelées depuis, furent constamment repoussées.

Ici disparaissent les traces de Jacques Margeret, et nous ignorons quel genre de mort fut réservé à ce hardi capitaine.

  1. Kitaï Gorod, un des faubourgs de Moscou.