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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/129

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de la trahison dont Choutsqui fust conuaincu peu de temps apres l’arriuée de Demetrius en Mosco ? Outre ce, combien qu’il se fust voulu allier auec luy, il est croyable qu’il luy eust conseillé de ne licentier les Polonnois, et Cosaks qu’il tenoit auec luy, veu qu’il les pouuoit retenir sans aucune suspition, eu esgard que tous ces predecesseurs auoient tousiours tasché d’attirer autant d’estrangers à leur seruice qu’il leur estoit possible, ce qu’il ne fist, car il les licentia tous, fors vne Compagnie de cent cheuaux : pareillement i’estime que le Palatin eust amené plus grandes forces auec l’Imperatrice sa fille, qu’il ne fist, et eust trouué moyen de faire loger les Polonnois proche l’vn de l’autre, au lieu qu’ils furent logez fort à l’escart, et à la discretion des Russes : mesmes apres la consommation du mariage, lors qu’il se parloit de tant de trahisons, comme nous auons veu cy-deuant, il eust tant impetré de Demetrius, et luy eust tant remonstré et conseillé, qu’ils eussent preuenu le tout auec grande facilité.

Pour plus grande preuue qu’il n’estoit vray fils de Iohannes Basilius : premierement, ie crois que ses aduersaires eussent tant faict durant sa vie et apres sa mort, qu’ils eussent trouué ses parens, quels qu’ils soient, principalement si nous considerons l’ordre et façon de proceder des Russes : puis il est vray-semblable que, s’il se fust senty coulpable, il eust tasché en tout et par tout de complaire aux Russes : car il estoit assez aduerty que Boris ne se pouuoit plus de rien preualoir, que le nommant heretique, et