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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/128

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entre autres vn nommé Posnic Demetrius, lequel pour auoir esté en ambassade de la part de Boris Federuits en Dannemarck, apprint en partie que c’estoit de la religion, se mocqquant ouuertement à son retour entre ses familiers, de l’ignorance des Moscovites. Pourquoy non Demetrius, lequel pour son aage ne manquoit de iugement, et qui s’adonnoit à la lecture des sainctes Escritures, et lequel auoit sans doute ouy traiter en Pologne les differens de Religion, et apprins le sens des articles de foy, qu’il faut que tous Chrestiens croyent, n’eust abhorré leur ignorance, ie parle comme auoüant leur dire, combien que ie sois asseuré qu’il n’y a nul de ses accusateurs estrangers, n’y mesmes de Russes que fort peu, qui ayent apperceu en luy choses par lesquelles ils le puissent iuger de ce dont ils l’accusent, car il obseruoit toutes leurs ceremonies generallement, combien que ie ne sois ignorant qu’il auoit resolu de fonder vne vniuersité ; pour conclure, s’il estoit Polonnois, il n’en eust mecontenté aucun : les Russes mesmes comme Boris et ceux de sa faction, et l’Empereur Vacilei Choutsqui à present regnant, ne se dessaisiroient d’vn si seur baston, s’ils pouuoient alleguer auec vray-semblance que Demetrius eust esté estranger.

Quant à ceux qui veulent obiecter, comme font quelques Russes, que quoy qu’il fust, le Palatin Sendemier n’ignoroit quel il estoit, si ainsi est et qu’il eust esté autre que le vray Demetrius, quelle apparence y a-t-il qu’il se fust si-tost allié auec luy, veu qu’il fust aduerty