Aller au contenu

Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voyans s’en apperceurent, qui neantmoins ne s’y osoient opposer : car il feignoit de briguer pour sa sœur, vefue de deffunct Theodore. Combien que ce soit contre les loix du païs, lesquelles ne permettent aucune, i’entend qui soit vefue des grands Ducs, ou Empereurs, viure libre, ains six semaines apres les funerailles, se rendre Religieuse en vne Abbaye, mesme sembloit refuser ceux qui par le Conseil de l’Imperatrice, venoient deuant sa porte, ou en la chambre du Conseil (en laquelle est libre à vn chacun indifferamment, d’entrer pendant l’entrereigne.) Il se fit donc prier d’accepter le tiltre d’Empereur, et les reprenant, leur remonstroit qu’ils auoient tort de se tant haster, que l’affaire meritoit vne plus meure deliberation, que rien ne les pressoit, veu qu’ils auoient paix auec vn chacun : et que l’Empire continueroit au mesme estat qu’il estoit au temps du deffunct, lors que luy-mesme en estoit le protecteur, iusques à ce qu’auec meur aduis ils en eussent choisi vn autre. La verité estoit neantmoins, que le païs n’auoit receu dommage en son temps, qu’il auoit augmenté le Tresor, outre les Villes, Chasteaux et forteresses qu’il auoit fait bastir, mesmes fait paix auec tous leurs voisins, et pour ce vouloit deüement faire conuoquer les Estats du pays : à sçauoir : de chacune Ville huict ou dix personnes, afin que unanimement tout le païs deliberast de celuy que on deuoit eslire, quoy faire il falloit du temps. Car son desir (disoit-il) estoit de contenter vn chacun. Pendant ce temps il fait courir le bruit que le Tartare ve-