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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/42

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noit en personne pour fourager la Russie, auec de grandes forces, selon l’aduis qu’il en auoit eu des prisonniers que les Cosacqs auoient amenez. Tellement que sur ses nouuelles, le peuple fut plus importun enuers luy, à le prier de receuoir la Couronne, surquoy apres plusieurs protestations faites, que c’estoit contre son gré qu’il l’acceptoit, veu qu’il y en auoit plusieurs issus de plus noble race que luy, à qui par droit la Couronne appartenoit plustost qu’à luy, et que sans cela, il temoigneroit son affection comme pere du peuple, et auec autant de diligence aux affaires publiques, qu’il auoit fait auparauant. Mais puis qu’il voyoit que le peuple le vouloit ainsi, et qu’aucun autre ne s’en vouloit entremettre, qu’il estoit content de se charger d’vn si pesant fardeau. Apres auoir fait teste aux infideles, qui venoient auec une armée de cent mil hommes, pour rauager l’Empire, et leur auoir donné la loy, aussi bien qu’à tout le reste de leurs voisins. Déslors on le nomma par les tiltres de ses predecesseurs. Pour donc effectuer ce que dessus, il fit assembler les gens de guerre à Serpo, ville scituée sur la Oca, passage commun des Tartares qui est à 90. virst de Mosco où il s’achemina en personne, apres que sa sœur l’Imperatrice se fust renduë au Deuitsi Monasteri, qui veut dire, Cloistre des Vierges, située à 3. virst de Mosco, et fut fait monstre de l’armée en Iuillet : et selon le dire tant des estrangers, que des Russes qui estoient presens, se trouua cinq cens mil hommes, tant de pied que de cheual. Ie parle encore du moins, car