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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/74

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bre criant de loing et faisant signe qu’il a veu des gens : celuy qui garde les cheuaux du second arbre monte à cheual par le commandement de celuy qui est sur l’arbre, lequel le descouure estant encores loin, et aussi-tost que l’on peut entendre ou discerner de quel costé il monstre qu’il a veu ladite poussiere, court auec son cheual en lesse à bride abbatuë iusques à l’autre arbre, lesquels font tout de mesme : et ainsi de main en main iusques à la premiere forteresse, et delà iusques à Mosco, sans autres nouuelles, sinon que l’on a veu des gens, ce qui se trouue plusieurs fois n’estre qu’vn haras de cheuaux sauuages, ou quelques trouppes de bestes sauuages ; mais si celuy qui est demeuré sur le premier arbre vient et continue les nouuelles, et ainsi le premier du second, lors on s’arme, et les Generaux cy-dessus nommez s’assemblent : l’on enuoye pour essayer de recognoistre les forces de l’ennemy, mesmes il se trouue de ces sentinelles escartées du chemin qu’ils tiennent, lesquels s’espandent deçà-delà en attendant que l’ennemy passe, et viennent sur leur piste et recognoissent à peu près leurs forces par la largeur du chemin qu’ils font au trauers de l’herbe, laquelle est de plus grande hauteur qu’vn cheual, mais ce n’est pas herbe de prairie, ainsi de terre deserte, car les Russes y mettent le feu tous les printemps, tant afin que le Tartare n’aye si-tost pasturage, qu’afin qu’elle croisse plus grande ; que s’ils viennent par aucuns des chemins cy-dessus nommez, ils cognoistront leur force aussi à peu près par certaine mesure de la profondeur