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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/82

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tiennent le plus souuent en la Podolie ; adioustant vn homme de chaque cent Setuarts, lesquels sont tous paysans, plus propres à manier vne charruë qu’vne harquebuze, combien qu’on ne les cognoistroit pas aux habits, car il faut qu’ils soient vêtus à la Cosaque, à sçauoir vne robe iusques par dessous les genoux, estroite sur le corps comme vn pourpoint, auec vn grand collet renuersé par derriere, pendant iusques à la ceinture. Il faut que la moitié d’iceux ayent harquebuzes, deux liures de poudre, quatre liures de plomb et vn cimeterre. Les autres sont à la discretion de ceux qui les enuoyent, moyennant qu’ils ayent vn arc, des flesches et vn cimeterre, ou vne espece d’espieu, plus propre à embrocher vn ours sortant de la taniere, que pour aucun seruice qu’ils en fassent. Il ne faut oublier le cimeterre. Outre ce, il faut en temps de necessité, que les marchands fournissent des gens selon leurs moyens, qui trois, qui quatre, plus ou moins.

Or comme est notté cy-dessus, que les Cosaks amenent coustumierement des prisonniers, dés le commencement du Caresme, par lesquels on a aduis si le Tartare s’assemble, et selon l’aduis l’on donne commandement par tout le païs pendant les neiges qu’vn chacun enuoye sa prouision ès villes, pres desquelles on delibere attendre l’ennemy. Cette prouision se meine sur des tresnoirs ausdites villes, laquelle consiste en Suchary, qui est du pain taillé par petits morceaux, seché au four comme du biscuit. Puis du Croup qui est fait de millet et d’orge mondé. Mais le principal est fait d’auoine.