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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/89

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deux, habillez, comme dit est, passer par deuant la table de l’Empereur, luy font vne grande reuerance, et s’en vont ainsi deux à deux, les vns derriere les autres, querir les viandes hors des cuisines, et les portent deuant l’Empereur. Mais auant que la viande vienne, l’on apporte de l’eau de vie dans des flacons d’argent, par dessus toutes les tables, auec de petites tasses pour y verser à boire. Sur lesdites tables n’y a que du pain, du sel, du vinaigre, et du poiure, mais point d’assiettes ny de seruiettes. Apres que l’on a beu, ou pendant que l’on boit de l’eau de vie, l’Empereur enuoye à vn chacun particulierement de sa table, vn morceau de pain, appellant celuy par nom à qui l’on le presente tout haut, lequel se leue, et l’on luy donne le pain, luy disant, Zar hospodar y veliquei knes : N. fsia Russia ialoet tebe, qui veut dire, l’Empereur Seigneur et grand Duc : N. de tous les Russes te fait grace, il le prend, fait la reverance, et puis s’asseoit, et ainsi en fait-on à vn chacun particulierement, puis les viandes venuës, l’Empereur enuoye à vn chacun des principaux, vn plat plein de viande, et apres cela, toutes les tables sont fournies de viande en grande abondance : puis l’Empereur enuoye à vn chacun particulierement vn gobelet ou tasse pleine de quelque vin d’Espagne, auec les mesmes paroles et ceremonies que dessus, puis quant l’on a vn peu plus de demy-disné, l’Empereur enuoye derechef à vn chacun, vne grande tasse pleine de quelque medon rouge, desquels ils ont de diuerses sortes : apres cela, l’on apporte de grands bassins d’argent pleins