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Page:Marguerite de France - Memoires et Lettres.djvu/18

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Si le nombre des éditions prouve quelque chose en faveur d’un ouvrage, c’est un argument de plus que je puis invoquer, au moins pour les Mémoires, qui forment la partie importante de cette publication.

Toutefois, un tel argument pourrait être mal pris, et suggérer à quelque esprit difficile cette question indiscrète : Si les Mémoires de Marguerite de Valois ont été tant de fois édités, pourquoi une nouvelle édition ? La réponse à cet interrogateur est précisément la seconde des deux raisons dont je parlais tout à l’heure ; c’est la conviction où je suis, et où chacun serait à ma place, que cette édition est de beaucoup supérieure à toutes celles qui l’ont précédée. Je l’affirme, sauf à le prouver dans un instant et au risque de blesser les âmes délicates par un semblant d’outrecuidance. Nécessité pénible, mais nécessité ; car faute d’y obéir, la question posée ci-dessus reste entière.

Je dois donc vous faire savoir, ami lecteur, d’abord que ce volume contient des écrits inédits de Marguerite de Valois, c’est-à-dire trente-six Lettres ; ensuite, que les éditeurs des Mémoires, mes devanciers, me font l’effet de s’être transmis le même texte les uns aux autres, comme un bien de famille, et que même les successeurs n’ont pas toujours respecté l’héritage qu’ils recueillaient. Joignez à cette circonstance les erreurs typographiques, et vous comprendrez comment la dernière édition, loin d’être meil-