Aller au contenu

Page:Marguerite de France - Memoires et Lettres.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de personnes qui n’approuvent ma conjecture. Il paroît en effet, par les Mémoires de cette princesse, qu’elle y réfute indirectement quelques endroits du discours de M. de Brantôme. Et plût à Dieu que nous eussions ces Mémoires un peu plus entiers qu’on ne les a publiés ! nous y verrions, suivant la promesse de cette reine, de quelle façon elle détruit ce que dit si galamment M. de Brantôme de la sortie du marquis de Canillac du château d’Usson en Auvergne. Mais pour autoriser davantage ma conjecture, le lecteur remarquera que cette princesse appelle dans ses Mémoires madame de Dampierre tante de celui à qui elle parle, madame de Retz sa cousine, et M. d’Ardelay son brave frère. Ce qui convient précisément à M. de Brantôme, qui nomme souvent dans ses Mémoires madame de Dampierre sa tante, madame de Retz, dans la Vie du maréchal de Biron, sa cousine, et M. d’Ardelay, au Discours des Colonels, son frère, qui fut tué, comme il dit, dans Chartres, en le défendant très-vaillamment. Après cela, je ne dirai point que M. de Brantôme étoit particulièrement connu de cette princesse, qu’il recevoit de temps en temps de ses lettres, et qu’il lui a dédié par reconnoissance ses Hommes illustres étrangers. J’ajouterai seulement que je ne saurois m’empêcher de croire que c’est ce même seigneur, dont veut parler cette grande Reine dans ces belles et magnifiques paroles : « Mon histoire seroit