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Page:Marguerite de France - Memoires et Lettres.djvu/23

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digne d’être écrite par un cavalier d’honneur, vrai François, né d’illustre maison, nourri des Rois mes père et mère, parent et familier ami des plus galantes et honnêtes femmes de notre temps, de la compagnie desquelles j’ai eu ce bonheur d’être. » Produisons ici, avant que de finir, un fragment de Mémoires de cette princesse, qui ne se trouve point dans les imprimés, tiré des Commentaires de Théveneau sur les Préceptes de Saint-Louis à Philippe III son fils : La reine Marguerite, dit-il, a laissé par histoire de la Cour, écrite à la main, et qui est tombée entre les miennes, que sur toutes choses la reine Catherine sa mère avoit pris garde que ses enfants ne fussent abreuvez des dogmes de Calvin, et qu’un jour elle tira des pochettes de Henri II les psaumes de la version de Marot, et chassa ceux qui étoient près de lui, et qui s’efforçoient de lui faire goûter le breuvage d’une nouvelle doctrine[1] »

Il y a là un luxe de démonstration qui assurément n’était pas nécessaire. S’il fallait beaucoup de bonne volonté pour tomber dans l’erreur du premier éditeur, il n’était pas besoin de faire de grands frais pour soupçonner sa méprise et la relever. Il suffisait d’appeller l’attention sur les premières lignes des Mémoires de Marguerite pour convaincre l’esprit le plus sceptique qu’ils ne pou-

  1. Colomesiana ou Mélanges historiques de M. Colomiès, avec les autres œuvres, in-4o. Hambourg, 1709. Pag. 841-843.