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Page:Marguerite de France - Memoires et Lettres.djvu/227

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LETTRES DE MARGUERITE DE VALOIS.


À MON COUSIN MONSIEUR LE PRINCE DE CONDÉ.

Mon cousin, j’ay veu la lettre de mon frere, qu’il vous a pleu me faire monstrer. J’ai sçeu aussy, comme il vous mande, qu’il désire que luy envoyez un gentilhomme : ce qui me semble que vous debvez faire pour vous esclaircir de sa voulonté, et sçavoir ce qu’il voudra que vous fassiez, suivant ce qu’il vous a requis, et que vous luy avez promis de l’assister en son entreprise de Flandre[1]. Ce qu’il ne vous escrit plus particulièrement, est à mon opinion qu’il remet à le faire par celuy que luy envoirez, et aussy que ses affaires ne sont sy pressées qu’il ne fasse, avant qu’assembler ses forces, un voïage en Angleterre. Vous avez peu voir par celle que je vous envoye qu’il ne m’escrivoit aussy que de sa réception. Je ne vous diray rien de la resolution qu’a prise le Roy mon mary ; car par ses lettres il n’y aura rien obmis ; bien vous suppliray-je de croire que luy et moy ne ferons jamais rien que par vostre advis

  1. Cette lettre est postérieure à 1576, et probablement de 1577 ; car ce ne fut guère qu’au commencement de cette année qu’il fut question de l’entreprise de Flandre.