Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome II.djvu/109

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DIX SEPTIESME NOUVELLE


Le Roy Françoys, requis de chacer hors son royaume le Comte Guillaume, que l’on disoit avoir pris argent pour le faire mourir, sans faire semblant qu’il eut soupçon de son entreprinse luy doua un tour si subtil que luy mesme se chaça, prenant congé du Roy.


n la ville de Dijon, au Duché de Bourgoingne, vint au service du Roy François un Comte d’Alemaigne, nommé Guillaume, de la Maison de Saxonne, dont celle de Savoye est tant alliée que anciennement n’estoient qu’une. Ce Comte, autant estimé beau & hardy Gentil homme qui fust poinct en Alemaigne, eut si bon recueil du Roy que, non seulement il le print à son service, mais le tint près de luy & de sa chambre.

Ung jour le Gouverneur de Bourgoingne, Seigneur de La Trimoille, ancien Chevalier & loyal serviteur du Roy, comme celuy qui estoit soup-