Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome III.djvu/195

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CINQUANTE NEUFVIESME NOUVELLE


Ceste mesme Dame voyant que son mary trouvoit mauvais qu’elle avoit des serviteurs desquelz elle passoit le temps, son honneur sauve, l’épya si bien qu’elle s’apperçeut de la bonne chère qu’il faisoit à une sienne femme de chambre qu’elle gangna, de sorte qu’accordant à son mary ce qu’il en prétendoit le surpreind finement en telle faute que pour la réparer fut contraint luy confesser qu’il méritoit plus grande punition qu’elle, & par ce moyen vécut depuis à sa fantasye.


a Dame, de qui vous avez faict le compte, avoyt espousé ung mary de bonne & antienne Maison & riche Gentil homme, & par grande amityé de l’un & de l’autre se feyt le mariage.

Elle, qui estoyt une des femmes du monde parlant aussi plaisamment, ne dissimulloit poinct à son mary qu’elle avoyt des serviteurs desquelz elle se mocquoit & passoyt son temps, dont