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LES FARCES

DE MARGUERITE DE NAVARRE



ans être véritablement un auteur dramatique, Marguerite a touché au théâtre, & les annalistes de notre scène ont analysé, dès le XVIIIe siècle, les six pièces qui se trouvent dans les Marguerites de la Marguerite. Ce sont plutôt des dialogues que des actions, mais, s’ils ont été certainement joués, ils ne l’ont été que pour la Reine & chez elle. On l’a lu dans les extraits de Brantôme (I, 132) : « Elle composoit souvent des Comédies & des Moralités, qu’on appeloit dans ce temps-là des Pastorales, qu’elle faisoit jouer & représenter par des Filles de sa Cour. »

Florimond de Rémond, dans son Histoire de la naissance & des progrès de l’Hérésie, va plus loin.

Après avoir dit que Roussel, son prédicateur, lui fit lire la Bible, « alors grossièrement tournée en françois », il ajoute : « Ce qu’elle fit avec tel plaisir qu’elle composa une traduction tragi-comique presque de tout le Nouveau Testament, qu’elle faisoit représenter en la salle devant le Roy son mary, ayant recouvert pour cet effet des meilleurs Comédiens qui fussent