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Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/163

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PEU ET MOINS

Vous faites bien vostre mestier ;
Et noz yeulx à plein benoistier[1]
Ne font que pleurer eaux amères.

Peu.

Ne parlez vous point aux commères,
Qui sçaivent tant de si bons motz ?

Prou.

Je croy que vous estes si sotz
Que à elles n’oseriez parler.

Moins.

Si faisons bien, sans riens celer ;
Mais en parlant tousjours rions.

Prou.

Et en pleurant on[2] les prions,
Car souvent sommes refusez.

Peu.

Des femmes donq vous abusez,
En les adorant comme images.

Trop.

Plus elles fardent leurs visages,

  1. Éd. : Et noz cœurs à pleix benestier. — M.
  2. Au lieu de on, qui est dans le ms., très clairement écrit comme toujours, l’édition donne nous, qui est le sens ; mais il n’en faut pas moins conserver on, que Marguerite a peut-être rapporté d’Alençon, car c’est une forme normande. — M.