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LES ADIEU


Madame D’Artigaloube.

« Je ne rys plus, je ne rys plus, ma Dame ;
Car, puis qu’il fault apprendre ceste game
De dire Adieu, rien n’entens à la note.
Mais un Dieu-gard dira la Courte-bote,
Autant riant, quand te pourra revoir,
Que de pleurer maintenant fait devoir.


Madame de la Benestaye.

« J’ay délaissé père & frère malade ;
Mais, quand il fault commencer la ballade
De dire Adieu à toy nostre Princesse,
Tous les ennuys dessusdits ont prins cesse,
Car, te disant Adieu, regret me mord,
Comme quasi voyant mon frère mort.


Madame de Clermont.

« Icy mettra, sans attendre à demain,
Pour dire Adieu, Clermont sa triste main :
Et à ce Dieu là je te recommande,
Auquel pour toy & pour moy je demande
Que dens ton cœur tu ne m’oublies pas,
Mais qu’au retour nous dancions les cinq pas.


Madame du Breuil.

« En escoutant celles qui font leur dueil,
Il n’en est point qui soit semblable au Brueil,
Car de l’Adieu les très fortes douleurs
M’ont fait venir tant les pasles couleurs
Que je n’auray couleur, santé ne joye,
Que saine & belle en bref ne te revoye.

Hept. IV.
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