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LETTRE À MAD. DE NEMOURS


— Pour terminer ces appendices, ajoutons le fac-similé d’une lettre autographe de Marguerite, dont je dois la communication à mon ami M. Benjamin Fillon, qui en possède l’original. En voici la transcription :

« Ma tante, au partir de Parys pour conduire le Roy, Monsr de Meaux m’envoya les Évangilles en françoys, translatées par Fabry mot à mot, lèquelles il dist que devons lire en aussy grande révérance & préparacyon pour recevoir l’esperit de Dieu qu’il nous a lessé en sa Ste  lectre comme quant nous l’alons recevoir sacramantalemant, &, pour ce que Monsr de Vileroy m’a promys les vous faire tenir, j’ay bien voulu l’en prier, car ces paroles ne doivent point tonber en mauvaises mains, vous pryant, ma tante, que, si par elles Dieu vous fait quelque grace, que n’y veullés oblier

« La plus que toute vostre bonne niepce & seur,

« Marguerite.

« À ma tante Madame de Nemours. »

Il y a deux Duchesses de Nemours que Marguerite peut appeler sa tante. Philiberte de Savoie, mariée en 1515 à Julien de Médicis, qui devait mourir l’année suivante & qui avait reçu à son mariage le Duché de Nemours de François Ier, était tante du roi de France & par conséquent de sa sœur. L’autre Duchesse de Nemours est Charlotte d’Orléans, fille de Louis d’Orléans, Duc de Longueville, & de la Comtesse de Neufchatel, née en 1512 & mariée en 1528 à Philippe de Savoye, oncle de François Ier & de Marguerite, qui reçut de son neveu, à son mariage, le Duché de Nemours. (P.  Anselme, Hist. généal. de la Maison de France.) Je pencherais pour la première & mettrais la lettre en 1523