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DU TOME PREMIER

précédents annotateurs, l’anagramme de Hanric, abréviation de Hanricus pour Henricus, propre nom du Roi de Navarre. De plus, il n’existe aucun lien entre le Duc d’Alençon & les bains de Cauterets, tandis que le Roi de Navarre y fit un séjour, ainsi que Marguerite ; Génin, Lettres, II, & A. de Ruble, Hist. de Jeanne d’Albret. »

L’anagramme d’Hanric pour Hircan, une fois trouvé, ajoute une preuve matérielle à ce qui devait être intellectuellement. Il n’y a plus maintenant de doute possible ; Hircan, le mari de Parlamente, qui est Marguerite, n’est pas le Duc d’Alençon, son premier mari, mais son second mari le Roi de Navarre. — M.

VII. — SIMONTAUT.

« Quand toute la compagnie l’ouit parler de la bonne Dame Oisille & du gentil Chevalier Symontault, eurent une joye inestimable, &c., &, sur toutes, en loua Dieu Parlamente, car long temps avoit qu’elle l’avoit très affectionné serviteur. » (Prologue.)

« Pleust à Dieu », dit Simontault, « que je n’eusse bien en ce monde que de pouvoir commander à toute ceste compagnie ! » A ceste parole, Parlamente l’entendit très bien, qui se print à tousser, par quoy Hircan ne s’aperçut de la couleur qui lui venoit aux joues. » (Prologue.)

« Mal récompensé de ses services amoureux, il se charge de raconter la première des Nouvelles sur les mauvais tours que les femmes ont joués aux hommes. À la fin de cette Ire Nouvelle, il parle encore de son amour sans espoir, & confesse cependant que cet enfer-là lui est plus plaisant, venant de la main de son inhumaine, que le paradis donné par une autre. Parlamente, qui prend ce trait pour elle, lui répond.

« S’il eût trouvé une dame assez amoureuse pour ne pas lui survivre, il eût été l’amant le plus parfait ; Parlamente n’ajoute pas une grande confiance à d’aussi beaux sentiments (Nouv. i, Épil.). Quand il aurait trompé cent mille femmes, il ne serait pas encore vengé des peines qu’une seule lui a fait souffrir. Parlamente lui répond qu’elle ne croit pas à son martyre (Nouv. lvi, Épil.). Est accusé par Parlamente d’infidélité envers sa femme, & pour une simple Chambrière (Nouv. lxix, Épil.).

« Il raconte les neuf Nouvelles I, vi, xiv, XXVIII, XXXIII, XLV, LII, LVIII, LXVII.

« Plusieurs traits de ce singulier caractère ne pourraient-ils pas s’appliquer au Roi de Navarre, second mari de Marguerite ? » — L.

Hept. IV.
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