Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome IV.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

— Dès lors qu’Hircan est le Roi de Navarre, Simontault est forcément un autre personnage. M. Franck, partant de ce principe que, Parlamente étant la femme d’Hircan, les autres femmes mariées des devisantes ont leurs maris parmi les devisants, conclut en quelque sorte a priori qu’Ennasuite étant Anne de Vivonne, Simontault, qui est le mari d’Ennasuite, doit être François de Bourdeille. Il est bien un peu étonnant que ce vantard de Brantôme, qui a eu si raison de nous dire que sa mère était une des interlocutrices ; ne nous ait pas dit que son père était de même un des interlocuteurs, mais, en montrant d’ailleurs la convenance des faits de la vie du personnage, M. Franck en rend compte de même par l’anagramme :

« Quant au motif qui aura présidé au choix du pseudonyme de Simontaut, il me semble fondé sur une double allusion au fief de Montauris, possédé par la famille de Bourdeille & aux alliances fréquentes de cette famille avec celle de Montaut, ce qui fournit les formes Simontau, Simontaur, par anagramme, d’où Simontaut. »

Ennasuite étant Anne de Vivonne & le nom du mari d’Ennasuite pouvant se rapporter à celui du mari d’Anne de Vivonne, Simontault peut être accepté comme étant François de Bourdeille. — M.

VIII. — SAFFREDENT.

« Jeune Gentilhomme chargé de divertir la compagnie. « Et voiant Madame Oisille que le temps se perdoit parmy les louanges de ceste trespassée, dist à Saffredent : « Si vous ne dictes quelque chose pour faire rire la compaignye, je ne sçay nulle d’entre vous qui peust rabiller la faulte que j’ay faicte de la faire pleurer. » (Ire Journée, IIe Nouvelle, Épilogue.)

« Saffredent, « qui eut bien desiré pouvoir dire quelque chose qui bien eut esté agréable à la compagnie, & sur toutes à une… » (Ire Journée, iie Nouvelle, Épil.)

« Il raconte la iiie Nouvelle de la Ire Journée, après laquelle Ennasuite lui dit : « Maintenant que les cheveux vous blanchissent, il est temps de donner trève à vos desirs, &c. »

« À l’Épilogue de la Nouvelle viii, il est accusé par Longarine de n’être pas fidèle à sa femme. À l’Épilogue de la Nouvelle ix, il dit qu’il est malheureux en amour, faute d’avoir su conduire avec prudence ses entreprises. Il craint de déplaire aux dames en racontant leurs imperfections (Nouvelle xx, Prol.). Il réclame l’indulgence à