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DU TOME PREMIER

Ennasuite Anne de Vivonne ; cela semble incontestable. Les autres explications sont ingénieuses, plausibles, probables, & je n’ai pas donné idée des développements de M. Franck, qui n’a pas consacré moins de cent pages de sa Préface au groupe des devisants & à leur identification, mais toutes n’ont pas encore le même degré d’évidence. Jusqu’à preuve contraire, ou jusqu’à une explication meilleure, elles sont de nature à être acceptées, & c’est évidemment M. Franck, qui, en confirmant plusieurs des premières explications proposées par M. Le Roux de Lincy & par M. Paul Lacroix, a certainement le plus & le mieux étudié cette question délicate.


TOME PREMIER

PROLOGUE GÉNÉRAL

Page 235, ligne 9. — Il est bon de rappeler le mot de Jan Martin dans sa Déclaration des noms propres & des mots contenus en Vitruve : « Baings sont propres à laver le corps des personnes. Il en est en plusieurs lieux qui sont naturellement tièdes, mais les particularitez seroient trop longues à réciter » ; ce seroit singulièrement vrai si l’on voulait citer tout ce qui se rapporte à Cauterets. Il suffira de Rabelais, II, xxxiii : « Son urine (de Pantagruel) estoit si chaulde que depuis ce temps là elle n’est pas encore refroidie, & en avez en France en divers lieux, à Coderetz, à Limous, & Dast, à Balleruc, à Bourbonne & ailleurs. » Ce qui intéresse plus ici, ce sont les dates des visites de Marguerite à Cauterets. Dans la CXIe des Nouvelles Lettres de Marguerite (1842, p. 189), elle écrit à François Ier, en 1541 :

« Monseigneur, encores que l’air très chault de ce pays (Mont-de-Marsan) devoit aider au Roy de Navarre, il ne laisse de se repentir bien fort de la cheute qu’il prist, &, par le conseil des Médecins, à ce moys de may s’en va mettre aux Baings de Cotteretz, où il se fait tous les jours des choses merveilleuses. Je me deslibère, après m’estre reposé ce caresme, d’aller avecques luy pour le garder s’ennuyer & faire pour luy ses affaires ; car, tant que l’on est aux baings, il faut vivre comme un enfant, sans nul soucy. »

Dans une lettre du mois d’avril 1541, adressée à Guillaume de Clèves, & consacrée à remettre & à éloigner le mariage du Duc avec