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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

Page 247, ligue 2. — Et à l’heure j’oys. Ms. : j’oye. L’édition de M. Franck donne à leur joye. — M.

Page 247, lignes 31-2. — Ms. 75762 : Le manusc. que nous suivons portait : « Estant asseurée que si quelcun trouve quelque chose plus plaisant que ce que je deys… » — L.

Page 248, lignes 30-1. — Le Dauphin ne peut être que le second fils de François Ier, depuis Henri II, devenu Dauphin par la mort de François son frère aîné, arrivée le 10 août 1536, & cela pour deux raisons : l’une par la date de la traduction de Boccace par Le Maçon, l’autre parce qu’il n’y a pas eu sous François Ier d’autre Dauphine que Catherine de Médicis. Madame Marguerite est la reine de Navarre elle-même, & c’était le nom qu’on lui donnait à la Cour de François premier. — M.

Page 247, lignes 5-6. Comme on le voit, par la préoccupation de la vérité réelle & de la sincérité de l’aventure, la chose eût été plus analogue aux Cent Nouvelles, racontées & écrites sous l’inspiration & pour la récréation de Louis XI, qu’au Décaméron de Boccace, où, malgré les imitations de sujets, dominent l’invention & la recherche de la composition littéraire. — M.

Page 247, lignes 27-8. — « Au bout de dix jours nous aurons parachevé la centaine », ce qui montre bien que la Reine de Navarre avait l’intention d’un « Décaméron ». Dans le premier projet du Dauphin & de Catherine il devait déjà y avoir dix interlocuteurs ; c’est le nombre de ceux de l’Heptaméron, cinq hommes : Dagoucin, Géburon, Hircan, Saffredent, Simontault, & cinq femmes : Oisille, Parlamente, Ennasuicte, Longarine & Nomerfide.

Il est facile de se rendre compte que chacun devait en compter dix. Sur les soixante-douze, sept personnages en racontent sept ; Dagoucin en raconte six, Saffredent huit & Simontault neuf. En en mettant trois à ceux qui en ont dit sept, quatre à Dagoucin, deux à Saffredent & une à Simontault, on a le chiffre des vingt-huit histoires qui manquent à la centaine. — M.

Pages 247, lignes 15-6. — Au lieu de « la paix d’entre lui c’est-à-dire de François Ier — & du roi d’Angleterre », il faut comprendre la rupture de la paix, car c’est en 1543 que Henri VIII abandonna l’alliance de la France pour se mettre contre elle en passant à Charles-Quint. Quant à l’accouchement de la Dauphine, depuis lors si souvent mère, il faut se rappeler que, mariée très jeune, le 27 octobre 1533, elle fut de longues années sans voir d’enfants ; François, son premier fils, naquit le 19 janvier 1543. C’est donc à cet accouchement, qui assurait l’hérédité de la couronne, & à celui-là seul, que se rapporte l’allusion de Marguerite. — M.