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DU TOME SECOND

Entre deux airs, ni trop bas, ne trop haut.
Voicy pour vray l’esle dont la volée
Par sa vertu a la France extollée,
Circonvolant ce monde spacieux
Et survolant maintenant les neuf cieux.
C’est l’esle noire en la bende dorée,
L’esle en volant jamais non essorée,
Et dont sortie est la mieux escrivant
Plume qui fust de nostre aage vivant…

(Complaincte III. — Déploration de Messire Florimond Robertet, t. III, p. 273 des Œuvres de Clement Marot, &c., La Haye, 1731, in-18 ; éd. in-4o, II, 458-79).

Sous François Ier Florimond Robertet continua de jouir du même crédit que sous les deux Rois précédents ; il mourut en 1922, comblé d’honneurs & de richesses. On peut consulter sur la famille Robertet des articles curieux de M. de Sallabery dans le Supplément à la Biographie universelle de Michaud, t. LXXIX, p. 235.

« Au dict an 1527, le vendredi penultième jour de novembre, maistre Floremont Robertet, Trésorier de France & Secrétaire du Roy, mourut au Palais à Paris, duquel il estoit Concierge. Il fut fort aymé du Roy, tellement qu’on dit que par deux fois il l’alla visiter, & à son trépas le Roy ordonna qu’on luy fist tout plain d’honneur. Il fut gardé mort en sa maison, où il mourut au Palays, où chacun l’alloit voir qui vouloit. » Suivent des détails sur la cérémonie des funérailles. » (Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François Ier, &c., p. 330). — L.

On peut voir encor à Blois l’hôtel d’Alluye, bâti par Robertet & ainsi nommé d’une baronnie du Perche qui lui appartenait (La Saussaye, Blois & ses environs, 5e éd., 1873, in-12, p. 92-6. Quant au château de Bury (Loir-&-Cher, commune de Chambon), bâti par Robertet, ce ne sont plus que ses ruines qui dominent la vallée de la Cisse. Du Cerceau l’a dessiné & gravé dans Les plus excellents bâtiments de France, & il est célèbre pour avoir eu dans sa cour l’honneur du David en bronze de Michel-Ange, envoyé par la Seigneurie de Florence à Robertet & maintenant perdu. M. Reiset, M. Grésy, moi-même à l’occasion & M. de La Saussaye, qui a un grand article sur Bury (Blois & ses environs, p. 288-300), ont parlé longuement de l’histoire de cette statue, emportée de Bury au château de Villeroy quand Bury est passé aux Rostaing. Il n’y a ici rien à en dire, mais à rappeler la merveilleuse situation de Bury, d’un côté placé de plain-pied sur le plateau qu’il borde &, de l’autre, dominant de haut une admirable vallée. Il n’en reste plus que des murailles & que des tours éventrées ; la construction, en pierre