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DU TOME SECOND

noble Maître Pierre Perdrier, Seigneur de Baubigny, Notaire & Secrétaire du Roy, Greffier ès conseils de la ville de Paris, & auparavant femme de feu Maître Jacques Disome, vivant Avocat en la Cour de Parlement, Seigneur de Cernay eu Beauvaisis, ici enterrée avec ses père & mère, & trépassa le jeudy 23e jour d’avril de l’an 1546.

« Priez Dieu pour son âme. »

« Disome : d’azur au pal d’or chargé de trois tourteaux d’azur.

« Lecoq : d’azur à trois coqs d’or.

« Perdrier : d’azur à trois mains dextres ouvertes d’or. »

Jeanne Lecoq paroit avoir eu un fils de Pierre Perdrier[1], Jean Perdrier, Seigneur de Baubigny, qui épousa, en 1558, Anne de Saint-Simon, grand’tante de l’illustre auteur des Mémoires. L’abbé Lebeuf, citant la Popelinière, remarque que le Maréchal de Saint-André fut tué à la bataille de Dreux en 1562 par un nommé Baubigny, & se demande s’il étoit le même que ce Jean Perdrier. Jusqu’ici je n’ai pas trouvé de renseignement pouvant déterminer ce point.

La Reine de Navarre nous apprend dans sa Nouvelle que François Ier traversoit une église de Religieux pour se rendre chez Mme Disome. Si la maison où Jeanne Lecoq mourut étoit la même que celle de son premier mari, ce qui auroit pu être, soit que cette maison lui appartint en propre, soit qu’elle l’eût eue à titre de reprise matrimoniale, il en résulteroit que le monastère de Religieux dont il est parlé dans la Nouvelle seroit le monastère des Blancs-Manteaux. Mais, comme plusieurs membres de la famille Perdrier étoient enterrés dans cette église, il est possible que Jeanne Lecoq n’ait demeuré dans cette rue que depuis son second mariage & dans une maison appartenant de longue date à la famille de son mari.

Les recherches auxquelles je me suis livré dans le cours de ce petit travail m’ont mis à même de relever plusieurs erreurs de Blanchard, du P. Anselme, & même de l’abbé Lebeuf. Ainsi l’épitaphe de Jeanne Lecoq prouve qu’elle étoit la fille & non la sœur de Jean Lecoq, Conseiller au Parlement, comme l’ont dit Blanchard & le P. Anselme. L’abbé Lebeuf s’est également trompé en disant

  1. Voir sur ces Perdrier ma Notice sur Medan. Les Sieurs de Baubigny sont bien de la même famille. J’en doutois, mais j’en ai trouvé la preuve dans les archives de la Cour des Monnoies.