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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

jamais au service de la grand Princesse, maistresse de cette Dame, ouy bien du Roy son frère, & si n’en fut autre chose, car il estoit fort aymé & du Roy & de la Princesse. La Dame, je ne la nommeray point, mais elle estoit veufve & Dame d’honneur d’une très grande Princesse, & qui sçavoit faire la mine de prude plus que Dame de la Cour.

« J’ay ouy conter d’une Dame de la Cour de nos derniers Roys, que je cognois, laquelle, estant amoureuse d’un fort honneste Gentilhomme de la Cour, vouloit imiter la façon d’amour de cette Dame précédente ; mais, autant de fois qu’elle venoit de son assignation & de son rendez-vous, elle s’en alloit à sa chambre & se faisoit regarder de tous costez à une de ses filles ou femmes de chambre si elle n’estoit point marquée, &, par ce moyen, se garda d’estre méprise & reconnue. Aussi ne fut-elle jamais marquée qu’à la neufiesme assignation, que la marque fut aussitost descouverte & recogneue de ses femmes ; & pour ce, de peur d’estre scandalisée & tomber en opprobre, elle brisa là & oncques puis ne retourna à l’assignation. Il eust mieux valu, ce dit quelqu’un, qu’elle luy eust laissé faire ses marques tant qu’il eust voulu, & autant de faites les deffaire & effacer ; & pour ce eust eu double plaisir, l’un de ce contentement amoureux & l’autre de se mocquer de son homme, qui travailloit tant à cette pierre philosophale pour la descouvrir & cognoistre, & n’y pouvoit jamais parvenir. » Brantôme, Dames galantes, Discours II ; éd. Lalanne, p. 236-8.

Page 31, ligne 10. — Ms. 75762 : « nommée Camele ». Éd. de 1588 : « nommée Camille ». — L.

Camille est un nom littéraire dans les livres amoureux du temps de Marguerite ; un volume du Florentin Giovambattista Verini, qui a imprimé de 1526 à 1541, s’appelle : « Cammilla, opera piacevole d’amore, dove si contiene Strambotti, Mattinate, Sonetti, Canzoni e Capitoli di giovanni innamorati ». — M.

Page 32, lignes 6-7. — Ms. 75762. Le manusc. que nous suivons & l’éd. de 1558 portaient : « combien qu’elle estoit contraire à son cueur ». — L.

Page 32, lignes 16-7. — Ms. 75762 : « & print conclusion qu’il valoit mieus, &c. » — L.

Page 35, ligne 16. — « Que qui auroit veu le Diable au visage ne l’aymeroit jamais » ; leçon du Ms. 75762. Le manusc. que nous suivons habituellement portait : « Que… au visage, l’on ne aymeroit jamais ». — M.

Page 37, ligne 20. — Ms. 75762 & éd. de 1558 : « qu’elle vous cuira ».