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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/125

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Sont le Colosse et louable Trophée,
La Pyramide où engravé sera
Jusques à tant que le Ciel cessera
L’immortel nom de celle MARGUERITE,
Qui de vertu la couronne mérite,
Et de sçavoir ; qui a oultrepassé
Tous les esprits du bon siècle passé ;
D’autant que plus oultre le don de lettre
Et de doctrine, au Ciel elle pénètre ;
D’autant que plus sa royale Pallas
Garde et soustient, que le puissant Athlas,
Non pas le Ciel, mais bien sa fille aisnée
La Vérité, qui est tant oppugnée,
Et les neuf Sœurs, qu’en vigueur elle tient,
Et contre tous les défend et maintient.
Or des vertus qui en elle reluysent,
Et des haults fruits que ses esprits produisent,
Raison veult bien qu’en sois totalement
Vraye héritière, et desja vrayement
Chacun te juge estre la vraye Idée
De ses vertus et bonté collaudée.
De bonnes mœurs et d’honneur le fontal
Chacun te dit, et son pourtrait total.
Au demourant, de ses fruits agreables
J’en ay cueilly ceux cy, doux, délectables,
De sy bon goust que, les ayans goustez.
Tous appetis de nous seront ostez,