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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/139

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il doux, piteux et debonnaire : Venir d'enfer mon ame secourir, 1. Jean 4. Où contre vous elle vouloit perir ? Sans vous aymer, las! vous l'avez aymée. O charité ! ardente et enflammée, Vous n'estes pas d'aymer froid ne remis, Qui aymez tous, voire voz ennemis ; Roma. Non seulement leur voulant pardonner Leur grefve offense, ains vous mesmes donner Pour leur salut, liberté, delivrance, A mort et croix, travail, peine et souffrance.

Quand j'ay pensé qui est l'occasion Dont vous m'aymez, rien que dilection Ephe. 2. Je ny puis voir, qui vous mesmes incite A me donner ce que je ne merite.

Donques, mon DIEU, à ce que je puis voir, De mon salut le gri ne doy sçavoir 1. Tim. 1. Fors à vous seul, à qui j'en doy l'honneur, Comme à mon DIEU, Sauveur et Createur. Mais qu'est cecy ? Pour moy vous faites tant, Et nonobstant vous n'estes pas content De m'avoir fait de mes pechés pardon, Et d'abondant, de la grace le don. Ephe. 2.

Bien suffiroit, saillant de tel danger, De me traiter ainsi qu'un estranger. Mais comme sœur mere (si dire l'ouse) Traitez mon ame, et ainsi comme espouse.