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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/140

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Moy, Monseigneur, moy, qui digne ne suis Luc 15. Pour demander du pain, approcher l'huis Du treshault lieu où est votre demeure ! Et qu'est cecy? Tout soudain en ceste heure Daigner tirer mon ame en tell' haultesse Qu'elle se sent de mon corps la maistresse ! Elle povrette, ignorante, impotente, Philip. 4. Se sent en vous riche, sage et puissante, Pour luy avoir au cœur escrit le rolle De vostre Esprit et sacrée Parole, En luy donnant Foy pour la recevoir, Qui luy a fait vostre filz concevoir ; En le croyant homme, DIEU, Salvateur, Roma. 5. De fous pecheurs le vray restaurateur. Parquoy daignez rasseurer qu'ell est Mere De vostre filz, dont vous estes seul Pere.

Et qui plus est, mon DIEU, voicy grand cas, De faire bien vous ne vous lassez pas ; Quand vostre filz plein de divinité A prins le corps de nostre humanité Philip. 2. Et s'est meslé avecques nostre cendre : Ce que sans Foy nul ne pourroit entendre, Il vous a pleu de nous tant l'approcher Qu'il s'est uny avecques nostre chair ; Qui le voyant (comme soy) nommé homme, Se dit sa Sœur, et Frere elle le nomme. Bien doit avoir le cœur ferme et asseur