Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/146

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Pareillement espouse me clamez En ce lieu là, monstrant que vous m'aymez, Et m'appellez, par vraye amour jalouse, Vostre Colombe, et aussi vostre Espouse. Cantique 2. Parquoy diray, par amoureuse Foy, Qu'à vous je suis, et vous estes à moy. Vous me nommez amye, espouse et belle ; Si je le suis, vous m'avez faite telle. Las ! vous plaist il telz noms me departir ? Dignes ilz sont de faire un cœur partir, Mourir, brusler par amour importable, Pensant l'honneur trop plus que raisonnable.

Mere, comment mere? las! de quel enfant ? C'est d'un tel filz, que tout le cœur m'en fend, Mon filz, mon DIEU, ô JESUS, quel langage ! Et pere, et fille, ô bienheureux lignage ! Que de douceur, que de suavité Me va causant ceste paternité ! Mais quell' amour doy je avoir? filiale. Quelle crainte? bien reverentiale. Mon Pere, quoy? voire et mon Createur, Mon protecteur et mon conservateur. Psal. 26, 30. Vostre sœur? las ! voicy grand' amitié. Or, fendez vous, mon cœur, par la moitié Et faites place à ce frere tant doux, Et que luy seul soit enfermé en vous Sans qu'autre nom jamais y tienne lieu,