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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/151

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Après avoir par ennuy esprouvé Si vous aymois; moy qui vous ay perdu, A moy mesmes vous vous estes rendu. Las, daignez vous à celle revenir, Qui par peché ne vous a peu tenir? Mon doux enfant, mon filz, ma nourriture, De qui je suis treshumble creature, Ne permettez que jamais je vous laisse : Car du passé me repens et confesse.

Or venez donc, ma sensualité, Venez, pechés de toute qualité ; Vous n'avez pas povoir par nul effort De me faire recevoir l'enfant mort : Celuy que j'ay est fort pour me defendre, Pseau. 23. Qui mesmes luy ne se lais'ra plus prendre. Desja est grand et plus fort que nul homme Parquoy je puis dormir et prendre somme Aupres de luy : car tout bien regardé, Me gardera mieux que ne l'ay gardé. Bien reposer me puis donc, ce me semble.

O quel repos de mere et filz ensemble ! Mon doux enfant, mon DIEU, honneur et gloire Soit à vous seul, et à chacun notoire, De ce qu'il plaist à vostre humilité, Moy, moins que rien, toute nichilité, Mere nommer ; plus est le cas estrange, Et plus en ha vostre bonté louenge.