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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/152

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Plus que jamais à vous me sentz tenue, Dont il vous plaist, Sœur m'avoir retenue. Sœur je vous suis ; mais c'est sœur sy mauvaise, Que mieux pour moy vault que ce nom je taise : Car oubliant l'honneur du parentage, L'adoption de sy noble lignage, Vostre tant doux et fraternel recueil, Montée suis contre vous en orgueil. De mes forfaitz ne me suis recordée ; Mais m'esloingnant de vous, suis accordée Avec Aaron, mon frere, en trahison, Nomb. 12. Voulant donner à voz œuvres raison, En murmurant de vous tout en secret Qui me devroit donner un grand regret.

Helas ! mon DIEU , mon frere et vray Moïse, Tresdebonnaire et tresdoux sans feintise, Qui faites tout en bonté et justice, J'ay estimé voz œuvres estre vice, Et dire osant par façon trop legere : Pourquoy av'ous espousé l'estrangere ? Vous nous donnez Loy et punition Sans y vouloir avoir subjection. Vous nous faites de mal faire defense, Et pareil mal faites sans conscience. Vous defendez de tuer à chacun ; Mais vous tuez, sans espargner aucun De vingt trois mil, que vous feistes defaire. Exod. 32.