Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/158

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C'est l'Ennemy, et le Monde, et la Chair, Qui sur la croix vous ont cousté sy cher, Pour les convaincre, et mettre en liberté[1] Moy, qui par eux long temps avois esté Dens la prison, esclave, et tant liée, Que ne povois plus estre humiliée, Et qui me suis de tous trois acointée, Et de tous cas avec eux appointée. Et propre amour, qui trop est faulse et feinte, A charité de vous en moy esteinte, Tant que le nom de JESUS mon espoux, (Que par avant j'avois trouvé si doux) Avois quasi en hayne et fascherie, Proverbe 2. Et bien souvent en faisois moquerie. Si l'on disoit en oyant un sermon : Il a bien dit, je respondois : Ce a mon. La parole s'en voloit comme plume. A l'Eglise n'allois que par coustume. Tous mes beaux faitz n'estoyent qu'hipocrisie, Car j'avois bien ailleurs ma phantasie. Il m'ennuyoit d'ouyr de vous parler ; J'aymois bien mieux à mon plaisir aller.

Pour faire court, tout ce que defendez Je le faisois, et ce que commandez Je le fayois et le trouvoye amer, Tout par faulte, mon DIEU, de vous aymer.

Mais, Monseigneur, pour vous avoir hay,

  1. Galat. 4.