Du grand thresor de divine richesse De la fontaine et source de science Haute et divine, et toute sapience, Voz jugementz sont incomprehensibles ; Et voz sentiers, selon tous noz possibles, A tous noz sens investigables sont.
O bon saint Pol, voz paroles nous font Bien esbahis, que vous sy tressçavant D'un tel secret ne parlez plus avant. Mais oultre encor dites : de ceste amour Qu'esperons nous en avoir quelque jour? Escoutez le, voylà qu'il nous en dit :
Onques nul oeil d'homme mortel ne veit, 1. Cor. 2. Et si ne sceut oreille onques entendre, Ne dens le cœur, tant soit il bon, descendre Ce que DIEU a preparé, et promis A la parfin à tous ses bons amys.
N'en direz vous plus oultre ? Certes non. Ce qu'il en dit encores n'est, sinon Pour mieux nous faire estimer et aymer, Ce qu'il ne peult declarer ne nommer, Tirant noz cœurs, nostre amour et espoir A desirer ce qui ne se peult voir. Que dy Je, voir? mais penser ny sentir : Qui rend content de mourir un martyr.
O tresgrand don de Foy, dont tel bien vient, Que posseder fait ce que l'on ne tient !