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Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 1, éd. Frank, 1873.djvu/38

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colique qui seule suffirait pour attester quel sentiment cette âme à la fois élevée et tendre, cette crèaturet bien née avait, sans regret de son rôle, emporté de l’expérience des hommes et des choses.[1] »

Marguerite d’Angoulême expira le 21 décembre 1549, au château d’Odos en Bigorre, dans le pays de Tarbes. On lui fit de pompeuses funérailles dans l’église de Lescar, où elle fut ensevelie. Henri d’Albret, en la perdant, sentit combien sa demeure allait être vide. Bien que l’instinct jaloux des natures médiocres, dominées par une nature d’élite, le rendît souvent brutal ou rude envers elle, « privé de sa Marguerite, » il la regretta amèrement. « Il n’avoit plus, dit Olhagaray, ceste ferme façon de vivre qu’il avoit » lorsqu’elle était là : l’intelligence, la douce raison qui le guidait et le soutenait, le bon génie était parti !

En 1550 paraissait à Paris un recueil de cent distiques latins[2], composé par les trois sœurs Anne, Marguerite et Jane de Seymour, nièces de l’une des femmes de Henri VIII, qui avaient eu pour précepteur Nicolas Denisot, Conte d’Alsinois par anagramme, et admirateur passionné de Marguerite. Dans ce recueil, où tous chantent les louanges de la reine de Navarre, on remarque des pièces en grec et en latin de Dorat, de Jean Antoine de Baïf, de Pierre des Mireurs, de Denisot et de

  1. V. E. Littré, Revue des Deux-Mondes (art. cité).
  2. Annæ, Margaritæ, Janæ sororum virginum heroidum Anglarum, in mortem Divæ Margaritæ Valesiæ, Navarrorum reginæ, Hecatodistichon. — Accessit Petri Mirarii ad easdem virgines Epistola, una cum doctorum aliquotvirorum carminibus. — Parisiis. ex officina Reginaldi Calderii et Claudii ejus filii, anno salutis 1550 (pet. in-8o).