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LA COCHE.

C’est celuy seul duquel la grand valeur
N’ha son pareil, et à tous est exemple
Des grands vertus par qui s’acquiert honneur.
C’est luy qui peult triompher en son temple,
Ayant passé par celuy de vertu.
Cest luy que Ciel, et Terre, et Mer contemple.
La terre ha joye, le voyant revestu
D’une beauté qui n’ha point de semblable ;
Au prys duquel tous beaux sont un festu.
La Mer devant son povoir redoutable
Douce se rend, congnoissant sa bonté,
Et est pour luy contre tous favorable.
Le Ciel s’abaisse et, par amour dompté,
Vient admirer et voir le personnage
Dont on luy ha tant de vertu compté.
C’est luy, lequel tout le divin lignage
Des Dieux treshaults ont jugé qu’il doit estre
Monarche, ou plus, si se peult davantage.
C’est luy qui ha grace et parler de maistre,
Digne d’avoir sur tous gloire et puissance ;
Qui sans nommer assez se peult congnoistre.
C’est luy qui ha de tous la congnoissance,
Et un sçavoir qui n’ha point de pareil,
Et n’y ha rien dont il ayt ignorance,
De sa beauté, il est blanc et vermeil,
Les cheveux bruns, de grande et belle taille.
En terre il est comme au ciel le Soleil ;