Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 4, éd. Frank, 1873.djvu/267

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LA COCHE.

Elle congnoist que c’est de bien aymer ;
Le vray amant la tient en son escole,
On le peult bien congnoistre à sa parole
Qui tant se doit priser et estimer.
Quand elle aura veu notre doux combat,
Seure je suis que, sans favoriser
L’une partie et l’autre despriser,
Fera la paix de nostre long debat.
Toutes voyans sa bonne election,
A la Duchesse, où gist perfection,
Le jugement ont remis de leur fait ;
Et moy, voyant que juge plus parfait
L’on ne pourroit en ce monde trouver,
Leur bon advis vouluz bien approuver,
En leur disant : Possible n’est de mieux,
Dames, choisir pour moy dessoubs les cieux.
Par son bon sens de Justice usera,
Et sa douceur ma faulte excusera.
Et s’il advient et que bon il luy semble
Que le propos et l’escriture ensemble
Devant le Roy puisse estre descouvert,
Seure je suis qu’ayant le livre ouvert.
Regardera les poincts où le lecteur
Se doit monstrer advocat de l’Acteur.
Et, en louant vos entreprises haultes,
Excusera mon ignorance et faultes ;
Et servira de douce couverture