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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME. cesses, très-illustre royne de Navarre, parurent à Lyon, chez Jean de Tournes, en deux volumes. (1547 et 1548.) L’éditeur fut un valet de chambre de Marguerite, Simon Sylvius, autrement Simon Dubois, dit de la Haye. C’est un recueil de pièces de vers, toutes sérieuses, la plupart mystiques. On pourrait les diviser en trois classes : les poëmes, les drames et les pièces fugitives : épîtres, chansons, ballades, etc.

Le plus important de ces poëmes est ce Miroir de l’ame pécheresse, qui valut à l’auteur les censures de la Sorbonne. Noël Béda, syndic de la Faculté de théologie, s’en rendit l’organe, et il ne tint

pas à lui

que ces tracasseries

ne devinssent de véritables persécutions ; pour peu qu’on l’eût laissé faire, il eût trouvé dans la cendre des bûchers de Louis Berquin et d’Etienne Dolet, encore assez de feu pour allumer celui de Marguerite de Navarre, sœur du Roi très-chrétien. Chose étrange ! On bâtissait le procès de Marguerite, non pas sur ce qu’elle avait dit, mais sur ce qu’elle n’avait pas dit et aurait dû dire, selon les sorbonnistes. On n’incriminait pas ses paroles, mais on la convainquait d’hérésie par son silence. Elle n’avait parlé ni des saints ni du purgatoire ; donc elle ne croyait ni au purgatoire