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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES 66. — AU MÊME.

Saint-Germain-en-Laye, le 25 mars (1529 ?). Mon nepveu, avant mon partement de Compiègne pour aller en Béarn, je vous priay de ne vouloir oblier Marot aux prouchains estats ; et pourceque la souvenance depuis ce temps vous en pourroit estre passée, vous l’ay bien voulu ramentevoir, vous priant de rechef, mon nepveu, le mettre hors de paine d’estre plus payé par acquits, et, suivant l’intencion du Roy, le mettre en l’estat de ceste présente année. Ce faisant, me ferés bien grant plaisir, estimant que l’aurez traicté comme l’ung des miens. Priant Dieu, mon nepreu, vous donner et continuer sa grace ; de Saint-Germainen-Laye, ce xxve jour de mars, Vostre bonne tante et amye, MARGUERITE’.

[F. Béth., n° 8551, fol. 18. Dictée. ] Marot sollicita longtemps la grâce de succéder à la pension de son père. Voyez l’épître au chancelier Duprat et celle au Roi ; l’épigramme suivante est sur le même sujet. M. Auguis la date de 1529 ; j’ai suivi M. Auguis. EPIGRAMME.

AM, LE GRANT-MAISTRE ANNE DE MONTMORENCY, POUR ESTRE MIS EN L’ESTAT DE LA MAISON DU ROY.

Quant par acquitz les gages on assigne*, On est d’ennuy tout malade et fasché : On prononçait assine. La Fontaine a dit encore : L’auberge enfin de l’hymenée Lui fut pour demeure assinee. Il a fait rimer de même maligne of assassine ; ce sont des archaismes et non des licences arbitraires.