que hyer 67. —— AU MÊME.
Longray’, (1529 ?) Mon nepveu, je ne cesseray de vous donner peine, vous priant présenter mes lettres au Roy, où je luy rends compte de mon long voyage, en sorte je arrivay en ce lieu de Longray, où est ma fille, et m’en revoys
à ce soir à Alençon pour regarder aux affaires de la duché, afin que le Roy congnoisse comme je suis bonne mesnagière pour luy’; vous asseurant que quelques petites journées que j’ay faictes, je me suis trouvée tant lasse et foible pour la douleur d’espaule qui m’a tenue par les chemins, que j’ay bon besoing de repous, ce que je voys prendre hors d’avecques ma fille, car elle est si endemenée, que je ne sauroys repouzer auprès d’elle ; mais si vous avés envie Mais à ce mal ne fault grant médecine, Tant seulement fault estre bien couché, Non pas en lict, n’en linge bien séché, Mais en l’estat du noble Roy chrestien. Long temps y a que debont je me tien ! Noble seigneur, prenés doncques euvie De me coucher à ce coup si très bien, Que relever n’en puisse de ma vie. Lonray est un petit village du département de l’Orne, à une lieue d’Alençon. La terre et le châleau de Longray, situés auprès du village, appartenaient à la famille de Montmorency, et sont aujourd’hui la propriété de M. le baron Mercier, député de l’Orne. · Pour luy, parce que le duché d’Alençon devait, après la mort de Marguerite, retourner à la couronne. Elle n’en était qu’usufruitière. Voyez un acte de 1525, dans le P. Asserme, llistoire génér. de France, t. III, p. 281.