SUR MARGUERITE D’ANGOULÈME. La tyrannie de François fer devenait insupportable ; le roi de Navarre fit casser le mariage de sa fille
par l’autorité du Pape, en sorte que, peu après la célébration, il fut déclaré nul dans la cathédrale de Tours, et les parties mises en liberté de s’unir à qui bon leur semblerait. Le roi et la reine de Navarre, de plus en plus clégoutés du monde et de la cour par cette triste et inévitable expérience qu’apportent les années, vivaient paisiblement dans leur intérieur. Marguerite s’efforçait de donner à sa maison l’exemple de toutes les vertus. Elle s’appliquait à des ouvrages d’esprit et de piété, et dérobait le temps même des
repas. Vêtue comme une simple demoiselle, et n’ayant de royal au dehors que la majesté de sa figure et de son maintien, elle faisait ranger autour de sa table, Gérard Roussel, évèque d’Oloron, abbé de Nérac, et son auinônier ; ses maitres des requêtes, ses médecins. On discutait tenance générale de Guyenne ; et M. Auguis cite LE FERRON, au livre viii de son Histoire latine. M. Auguis n’a pas pris garde que Le Ferron, avant de rapporter ces bruits populaires, les appelle un conte absurde, delira fabula, et ajoute : Abhorret hoc a fide regis Navarro in regem, pictate sororis in fratrem, benevolentia corum in Grandimontanum. La version de Duhaillan intercale ici cette réflexion : « Quel Roi, pour innocent qu’il soit, n’est subject aux mesdisances et détractions de tels iynares et malveillants. » (P. 1466.)
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