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Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/173

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DE LA REINE DE NAVARRE.

toutes choses, il m’a dist que je pouvois partir seurement, et que puisque Dieu le saulvoit des traysons, il donneroit bien ordre au demeurant. Et vous asseure, Monseigneur, qu’il ne s’estonne point pour toutes les alarmes que l’on luy fait ; et si ne vous a mis ny ne mettra en despense sans une si bonne occasion que vous aurez cause de vous en contenter, comme j’espère de vous dire bien au long. Que plust à Dieu que mon corps peust aller aussy toust que ma voulenté, tant pour l’envie que j’ay de vous voir, que pour ne vous celer riens de ce que je congnois de pardessa, afin qu’il vous plaise y donner l’ordre qui y est bien necessaire. Et croyez, Monseigneur, que le chemin me sera bien long, car jamais n’eust tant d’envie ny d’occasion de vous aller fere la revérence et mercier des infinies graces et desmonstracions d’amour que vous luy despartez que a maintenant

Vostre très humble et très obéissante subjecte et mignonne

MARGUERITE. Ms. n. 25. ]

LETTRE XCIV. AU ROI.

( ? 1537.) Monseigneur, je n’eusse tant attendu à vous mercier de ce qu’il vous a pleu par vostre lectre me coumander advancer et me dire le lieu où je pourray recouvrer le bien et l’honneur de vous voir, sinon que j’ay eu ung rheume qui m’a cuidé arester ; mais le desir de vous voir