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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES a esté jusques icy le plus fort. Si est ce, Monseigneur, qu’il m’a empeschée de faire les journées que j’eusse bien desirées et de vous escripre ; et pour cete occasion j’ay retenu ce porteur, Belleville, beaufrère de M. de Burie, jusques à ce que j’aye peu fere cete lectre, par laquelle , Monseigneur, vous supplie entendre ce qui est advenu de nostre houme de Bayonne, dont la parole ne s’accorde à l’escripture. Si suis je seure qu’il fait plus qu’il ne dist ; mais il a eu assez de loisir pour estre gaigné de vos ennemis. Et si j’estoys digne d’estre crue sur ces affaires, je ne craindrois de vous dire qu’il est besoing, avant que l’année passe plus avant, que vous parlez à M. de Burie, lequel a beaucoup de chouses à vous dire qu’il ne pourroit escripre. Et veu, Monseigneur, que vos affaires de delà sont assez bien et que son absence n’y peult nuire, je pense que vous ferez beaucoup pour vostre service de l’ouyr’, et sur ses propous pourrez coumander ce qu’il vous plera estre fait, où vous seul pouvez prouvoir. Monseigneur, le desir que j’ay de vous voir aussy bien servy que vous le meritez me ouste toute crainte de vous parler de vos afferes, car le temps est tel qu’il est besoing que ceux qui n’aiment que vous n’espargnent riens pour vostre service. Par quoy jamais ne vous celera riens pour le desir que a de vous voir satisfait Vostre très humble et très obéissantc subjecte et mignonne

MARGUERITE. Ms. nº 35. ]

On voit, par la lettre suivante, qu’en cilet il se rendit auprès du Roi.